De plus, dénoncés dans les grands médias au fur et à mesure que les langues se délient, le harcèlement sexuel au travail et les agissements sexistes en entreprise n’en restent pas moins des problématiques sensibles, complexes à traiter. Réagir après les faits, c’est bien, mais ce n’est pas suffisant. Pour faire véritablement face, il s’agit surtout d’adopter une démarche préventive pour instaurer un cadre professionnel plus respectueux des personnes. Quels sont les moyens concrets qui permettent de prévenir efficacement ces situations ?
Un enjeu crucial : l’identification des comportements problématiques
Si la loi punit explicitement les auteurs de harcèlement sexuel et les agissements sexistes, au travail comme en dehors, ces comportements ne sont que très rarement sanctionnés dans les faits. Pour plusieurs raisons :
- Il s’agit de comportements mal connus et peu visibles, aux effets destructeurs pourtant dramatiques ;
- Même quand ils sont perçus de l’extérieur, ils sont souvent minimisés par les éventuels témoins.
Dans de telles situations, la souffrance de la victime provient autant de la situation dégradante et parfois dangereuse qu’elle subit, que de l’insécurité dans laquelle la place cette absence de réaction. Il est donc urgent, dans toutes les entreprises, d’établir des protocoles éducatifs clairs : c’est le groupe dans son ensemble qui doit se prendre en main pour aller dans ce sens.
Pour ce faire, des solutions intéressantes existent désormais. Parmi elles, organiser une formation référent harcèlement cse, en se faisant aider du Groupe Legrand ou d’autres experts de la question, est probablement l’une des plus pertinentes.
Former des élus CSE pour prévenir le harcèlement sexuel et agir contre les comportements sexistes
Les formations apportées aux personnes désignées par le CSE sont le plus souvent dispensées le temps d’une journée unique. Elles sont découpées en plusieurs modules :
- Sensibilisation aux notions de harcèlement sexuel et d’agissements sexistes ;
- Connaissance du cadre légal en vigueur ;
- Apprendre à réagir face au harcèlement sexuel au travail ;
- Apprentissage du rôle de référent harcèlement sexuel, un acteur essentiel de la prévention.
En effet, un tel référent identifié par toutes et tous est un rouage essentiel de l’action de prévention. Il peut répondre aux questions en cas de doute, éduquer ses collègues et s’enquérir discrètement d’une situation quand lui-même pense avoir vu ou perçu quelque chose. Et évidemment, les personnes victimes savent désormais à qui s’adresser au sein de l’entreprise : elles ne sont plus seules.
Des recours possibles pour les victimes
En tout état de cause, on rappellera que certains recours sont d’ores et déjà disponibles pour les victimes. Elles peuvent :
- Réaliser un signalement en interne, via les ressources humaines ou un manager ;
- Si cette démarche reste infructueuse, solliciter l’intervention de l’Inspection du Travail ;
- Porter plainte auprès des forces de l’ordre ;
- Contacter un service d’assistance comme le 3919 ;
- Contacter l’AVFT, ou toute association ayant pour mission de défendre les droits au travail et à l’intégrité de la personne.
Du côté des dirigeants d’entreprise, on peut aussi tenter de profiter des avantages des système de surveillance et de sécurité : à terme, ils pourraient contribuer à diminuer le nombre des comportements sexistes dans une entreprise.
Cependant, ces moyens ne sont pas toujours légaux. Et ils ne contribueront pas à changer les mentalités en profondeur. Pour véritablement lutter contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes, seul un efficace et ambitieux travail de prévention sera susceptible de donner des fruits durables.